Figée, debout, son casque sur les oreilles, à contre sens dans la rue bondée, elle se fait bousculer par de nombreux passants. Ils la heurtent, la bousculent, râlent. Ça lui est égal. La musique résonne en elle. Elle l’attend lui. Avec une impatience non feinte. Cette sorte d’impatience qui fait battre le cœur et frémir les jambes. Celle qui noue le ventre. Celle qui pique les yeux. Ses pieds sont lourds mais ne tiennent pas en place. Elle regarde toujours au loin et tout à coup : Elle le voit. A quelques dizaines de mètres. Son cœur explose. Le riff de guitare aussi.
Il approche, marche vers elle. Elle l’observe. Elle essaie de retenir son sourire encore un peu. Il est encore trop loin. Elle veut le lui donner entier et plein. Rien que pour lui. La mélodie est douce dans ses oreilles. Elle reste sur place, immobile. Elle veut qu’il vienne à elle. Les mains dans ses poches. Son pas assuré lui démontre à quel point il est bien ancré dans sa vie. Combien aussi il est pressé de la retrouver. Elle le devine. Elle aime son allure très sûr de lui. Lui aussi lui décochera un sourire et elle vibre déjà de le recevoir. Celui coincé entre deux fossettes, celui qui lui dit son plaisir de l’approcher. La musique s’intensifie. Il est tout près maintenant. Elle entend ses yeux gris lui souffler son besoin d’elle. Elle aime la lumière chaude qui émane de son regard. Cette même lumière qui n’éblouit qu’elle car n’existant que pour elle. Ses boucles châtains n’attendent plus que ses doigts fins pour les détendre. Sa tête à elle n’aspire plus qu’à se lover contre son épaule épaisse et enveloppante. Il est maintenant là, tout contre elle. Le batteur frappe avec force et lâche tout. Leurs peaux s’apprêtent à se toucher. Ses lèvres se posent sur les siennes avec autant de délicatesse et de volupté qu’elles sont douces et bien dessinées.
La musique touche à sa fin.
Quel Amour se devine dans cette description…. bravo
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