
Bonsoir les Amis,
Le livre que je vous présente ce soir est un véritable coup de cœur. Une vraie claque ! Paru aux éditions du Nil en début d’année, Vox : quand parler tue est une dystopie féministe glaçante sur le pouvoir des mots et du langage. L’histoire se déroule aux Etats-Unis, dans une période future non précisée qui ne parait pas si lointaine. Ce qui rend ce roman d’autant plus effarant.
Résumé de l’éditeur :
Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…
J’ai eu la sensation d’entrer dans une secte à grande échelle. Ecrit à la première personne, ce livre prend toute sa puissance dans la voix et les pensées de l’héroïne principale, Jean McClellan. J’ai vivement ressenti toute sa colère contenue à ne pouvoir dire plus de cent mots par jour. J’ai entendu ses sarcasmes tout au long du récit mais aussi son humour et compris sa volonté de lutter. Intelligente et stratège, elle se trouve pourtant tiraillée au sein même de sa famille entre son mari et ses enfants. Sa situation amoureuse la met face à un dilemme cornélien. Thème propre à la dystopie. Cette technique narrative qui dépeint une société imaginaire, plus ou moins lointaine, qui de par son organisation, empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Finalement, Jean ne peut-elle pas ne faire confiance qu’à elle-même dans ce régime totalitaire anti-féministe ? Jusqu’au bout je me suis demandée comment elle pourrait sortir de ce cauchemar. Une tension bien maîtrisée règne de la première à la dernière page.
Ce livre fait réfléchir. Au vu des libertés individuelles – tant de plus en plus existantes dans nos sociétés que décriées -, il questionne sur la possibilité de voir un jour éclore des situations aussi utopiques semblent-elles. Il fait prendre conscience de la liberté de penser, de s’exprimer ; de l’importance de la parole.
Ce roman ne tue pas, il fait parler !
Christina Dalcher est docteure en linguistique, Vox est son premier roman. Un livre prometteur qui donne très envie de voir son auteure réitérer dans l’écriture.
Ebook :
https://e-librairie.e-leclerc.com/ebook/9782378910365/vox-christina-dalcher
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