Les hommes manquent de courage : un récit éprouvant et percutant

Bonsoir les Amis,

Je referme à l’instant un livre puissant, qui m’a particulièrement touchée. Les hommes manquent de courage. Une claque. Mathieu Palain, journaliste et écrivain, s’inspire et fait le récit d’une histoire vécue par une femme. Elle s’était confiée à lui après avoir écouté l’un de ses podcasts sur les violences faites aux femmes. 

Jessie, mère de Marco, 15 ans, à la dérive, est appelée en pleine nuit par son fils. Il lui intime de venir le chercher à la soirée où il se trouve. Sur place, il lui confie avoir commis un acte extrêmement grave. Elle est anéantie.

Mathieu Palain choisit de scénariser l’histoire le temps d’un road-trip d’une nuit. Elle au volant, filant à vive allure vers nulle part. Mère et fils en conflit vont enfin se parler. Se révéler. Surtout Jessie. C’est sa force pour tenter de sauver Marco. Elle ne peut s’empêcher de lui raconter sa propre expérience, vécue à peu près au même âge. Du point de vue opposé à son fils coupable. Elle-même victime de violences commises par des hommes. Notamment un viol. Une agression qu’elle n’a jamais révélée à personne, hormis à sa meilleure amie de l’époque qui n’a pas pris la mesure de la gravité. Elle se livre de cette manière pour se libérer elle, sans doute, oui, or c’est surtout une manière d’expliquer à Marco qui elle est. Qui est réellement sa mère. Pourquoi elle est la femme qu’il connaît aujourd’hui.

La transmission de ce traumatisme, même s’il est douloureux à entendre, permettra à son fils de savoir d’où il vient pour mieux comprendre où il va. Et où qu’il aille. Où qu’il fuie. Où qu’il reste. Quelle responsabilité il prendra plus tard, ou bientôt.

Un livre sur l’importance du partage des traumatismes pour mieux comprendre qui est l’autre. Non pas pour en faire porter le poids à sa descendance, au contraire. Pour éclairer, guider. Mettre en lumière une personnalité. Ne pas léguer un passé secret. Également pour démontrer qu’un non-dit ou un traumatisme mal traité, peut être beaucoup plus dévastateur que le déchirement de la vérité.

Ce livre éprouvant et percutant a résonné en moi à bien des égards. L’écriture très rythmée, directe, sans tabous aucun m’a donné cette sensation d’écouter réellement cette Jessie parler. Elle conduisait, son fils à côté, et moi dans l’ombre, à l’arrière de cette voiture, toute la nuit. Je retenais mon souffle et parfois l’émotion me saisissait. 

Je vous souhaite cher Amis, une palpitante lecture.

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