Elle crépite comme le beurre dans la poêle

Elle crépite. Comme le beurre qui dore dans la poêle et parfume l’air. Comme les grésillements vivants d’un vieux vinyle. Ceux qui brouillent la musique, la rendent moins pure. Ou plus authentique. Sur ce point les avis divergent. Elle craque comme des parasites au téléphone. Elle est l’écho d’un froissement de papier très fin ou celui de la glace pilée.

Et moi, je cours dessous, tête enfoncée dans mon cou, dans mon col. Mes pieds écrasent les gouttes au sol qui explosent, se disloquent et se multiplient. Son bruit est irrégulier. Sourd ou aigu, selon où elle tombe. Une fois brouhaha inaudible, une autre mélodie plus douce. Mais toujours une petite musique à qui sait l’écouter attentivement.

Puis elle grossit en une seule masse, une seule matière liquide, se laisse glisser vers la terre, vers l’inconnu et disparaît de mon champ de vision.

Je rentre au chaud me sécher, le rimmel a coulé sur mes cernes, soulignant de noir mes yeux qui semblent avoir fonfu sur mes joues.

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