Piquée par le froid de l’aube, mordue par un sommeil capricieux qui a enfin surgi en frontal avec le réveil, tes yeux brûlants glissent sur le paysage. Il te semble mouvant tandis que le jour s’installe avec panache. Musique dans les oreilles, emmitouflée dans une écharpe de laine, tu te laisses bercer par le roulis du train.
Pourtant, ce n’est pas ton décor qui est mouvant mais bien les mille pensées dans ta tête qui rejettent toute concentration. Mille pensées qui courent, se croisent et se chevauchent en toute anarchie depuis la nuit.
Les « j’y vais j’y vais pas », les discours pré-établis qui se noient dans la gorge avant d’éclore, les élucubrations qui se cognent entre elles, les illusions qui fondent sitôt nées. Les « pourquoi » inévitables. Les aides invisibles et espérées. Celles qui n’arriveront jamais. Celles qui n’ont pas lieu d’être.
Tes certitudes en mousse. Tes croyances faites de creux. Les doutes. Tes doutes. Ceux qui t’encombrent autant qu’ils te font avancer. Ceux qui t’empêchent de reculer. Qui font de toi un être avec ses authentiques aspérités.
Puis.
Les espoirs et la tête haute quoi qu’il advienne.
La vie en somme !
Un sourire.
Un nouveau jour se lève.
La parenthèse de Céline 
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