Le livre que je ne voulais pas écrire. Et bien pour moi, au départ, c’était plutôt : le livre que je ne voulais pas lire. Pour être honnête, je n’avais pas très envie de lire de témoignages de rescapés du Bataclan. Pas que ce déplorable et malheureux événement me laisse indifférente, bien au contraire ! Mais juste pas envie de replonger dans ce chaos dont j’ai tant entendu parler sur les chaînes d’infos en continu. Et puis, finalement, comment ? Pourquoi ? Je me suis lancée et j’ai ouvert la première page.
Lui ne voulait pas écrire ce livre jusqu’à ce que deux de ses meilleurs amis parviennent à le convaincre de prendre la plume. Auparavant il lui paraissait incongru de mettre sa présence en avant dans cette salle de concert, ce 13 novembre là. Puis une pensée s’est immiscée dans son esprit :
» À la même période j’ai aussi compris que je me trouvais exactement au carrefour d’une aventure personnelle et d’un drame collectif. »
J’ai aimé la manière dont Erwan Larhrer aborde ce sujet. De façon assez inattendue il parle à la deuxième personne. TU. Tu pour dire Je. Ou Tu pour ne pas dire Je justement… Tu pour peut-être ne pas revivre directement ces moments d’une violence extrême, cette douleur du corps et de l’âme incommensurable. Même si lui, essaie de me faire croire que seul son corps a souffert. Il semble s’en persuader lui-même. Je ne suis pourtant pas dupe.
J’ai aimé la manière dont il parle en lieu et place des attaquants. Il s’adresse à l’un d’entre, toujours avec le Tu. Cette fois pour le désigner, lui, l’immonde personnage. L’auteur entre dans sa peau, vit cette dernière soirée qui l’effraie autant qu’elle le fait jubiler. Il est responsable de cette tuerie à sa place. Il tient la kalachnikov. Celle qui envoie des balles filant à 2500 km/h.
J’ai aimé la manière dont Erwan Larher a inséré dans son ouvrage les points de vue des membres de son entourage. Ses proches relatent comment ils ont vécu, eux, cette soirée en attente de nouvelles, dans l’angoisse, dans l’espoir. Chacun d’eux raconte un peu d’Erwan.
J’ai aimé la manière dont Erwan Larher réalise à quel point le corps et l’esprit peuvent être liés. Je le savais. Il me l’a confirmé. Comme si certaines émotions étaient trop grandes pour pouvoir rester enfouies au fond d’un corps devenu trop petit pour elles. Elles doivent s’en échapper, resurgir, par n’importe quel moyen. Par tous les pores.
J’ai aimé la manière dont Erwan Larher abandonne le Tu et repasse au Je à la fin du livre. Il assume enfin le traumatisme qu’il a vécu. Ce avec quoi il devra vivre désormais. Ce qui fera toujours partie de lui maintenant.
En conclusion, vous l’aurez compris, chers Amis, Le livre que je ne voulais pas écrire est aussi celui que je ne voulais pas lire, et pourtant j’ai aimé la manière dont Erwan Larher l’a construit !
Bonne lecture à tous.
http://www.quidamediteur.com/catalogue/made-in-europe/le-livre-que-je-ne-voulais-pas-ecrire
Existe aussi en ebook :
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