La douceur de l’automne

eucalyptusLa douceur du soleil d’octobre m’enrobe et laisse sur ma peau une agréable sensation ouatée, épaisse et veloutée. Comme tamisée. Alors que la douceur des prémices du printemps apparaît, elle, plus lumineuse, fraîche et légère. Celle de ce début d’automne, finit d’enterrer les jours paisibles et agréables de l’été. Ceux qui se prolongent tard dans la nuit tiède au parfum encore ensoleillé.

Profiter de cette douceur une dernière fois avant les longs mois d’hiver devient nécessaire. Une envie de stocker ces derniers rayons de soleil s’empare de moi. J’ai envie d’ouvrir mes bras et respirer à pleins poumons pour qu’ils se nichent au fond de moi. Envie de les humer, les croquer, les avaler. Envie qu’ils se distillent ensuite en douceur tandis que l’hiver s’étirera avec nonchalance. Qu’ils s’échappent par tous les pores de ma peau. Me réchauffent. Qu’ils m’éclairent de l’intérieur en cette saison interminable. Pendant cette éternité de froid, d’humidité et d’obscurité. Qu’ils m’aident à franchir ce brouillard à travers duquel ne pénètre pas un soupçon de lueur. Celui qui donne à mes yeux la sensation d’avoir comme seul point de chute l’eucalyptus du fond de mon jardin. Ce feuillu en mouvement incessant, courbé par le vent. Ses branches ne s’arrêteront-elles donc jamais de lutter contre les éléments, vent et pluie ? Elles doivent être fatiguées. Elles me font penser à des bras qui gesticulent pour se débattre. Derrière l’arbre, plus rien. Le néant. Le blanc. Un mur. Comme si mon univers n’avait que lui pour ligne d’horizon. Tout est obscur, triste et gris. Aucune luminosité. Juste le vent qui s’acharne à tourner autour de l’eucalyptus. Autour de moi. Il tourbillonne. Avec ses cris sourds, comme emprisonné lui aussi.

Le vent a mal. L’arbre pleure. Et moi je m’impatiente de voir revenir la lumière.

 

2 commentaires sur “La douceur de l’automne

Ajouter un commentaire

  1. Quelle précision de ce ressenti des éléments qui nous entourent en ce début d’automne, c’est exactement cela, cette nappe ouatée qui nous enveloppe et qui efface les derniers rayons de soleil, heureusement que cette saison nous colore la nature pour faire oublier cette nostalgie.

    J’aime

  2. Saison nostalgique où la lecture prend le pas sur les activités extérieures, blottie sur un fauteuil ou bien au chaud dans mon lit face au jardin encore vert et au feuillage qui prend des couleurs dorés et la lumière du soleil qui va me manquer! Oui  » Le vent a mal. L’arbre pleure. » Impatiente aussi je suis de voir revenir la lumière.
    J’aime cette description et ressenti de ce passage à l’automne.

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :