La mer s’impose

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Je n’arrive pas à partir. Le vent est chaud tout comme l’eau. La mer grossit avec rage et se veut de plus en plus imposante. Elle qui léchait mes pieds s’accroche désormais à mes genoux. Elle montre qu’elle existe, veut se faire entendre et y parvient. C’est réussi. Debout face à elle, je sens les picotements du sel sur mes mollets au fur et à mesure que les gouttes s’écroulent et explosent comme des larmes sur mes chevilles. Puis c’est un éternel recommencement, l’écume blanche revient, tente d’envahir la plage un peu plus loin chaque fois. Quelques rochers font barrage et laissent apparaître comme un feu d’artifice d’eau et de mousse. Je fais quelques pas qui marquent mon passage sur le sable, les traces disparaissent immédiatement sous l’eau qui les efface. Comme si je n’étais jamais venue à cet endroit à ce moment. Nulle empreinte de ma présence. Et pourtant j’étais bien là, à la voir, l’entendre et la sentir. La mer.

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