Bonjour les Amis,
Un roman qui interpelle, qui ne laisse pas indifférent. Un livre qui ouvre des pistes de réflexion et surtout qu’on oublie pas. Jamais. Voilà ce que je vous propose aujourd’hui.
Me voilà de retour avec Olivier Norek et un polar, encore une fois me direz-vous. Après Surface que je vous ai présenté au début de l’été, je vous propose désormais un plongeon dans l’univers calaisien avec sa Jungle et ses nombreux migrants. Entre deux mondes. Dans l’inacceptable. Là où la vie semble s’arrêter. Entre des pays en guerre et l’Angleterre, terre qui apparaît comme un Eden. L’auteur m’a fait voyager en Syrie, au Soudan, en Lybie, puis France. Il m’a aussi longuement parlé des afghans Au cœur de ce décor si menaçant, si difficile, si inimaginable et malheureusement si réel, une enquête poignante. Les policiers eux-mêmes ne pénétraient que très rarement ce camp, démantelé depuis, où dix-mille personnes de multiples nationalités et ethnies diverses survivaient dans la violence. Seule la loi du plus fort y régnait. Dans notre pays, la France.
Quand on m’a conseillé ce titre, je reconnais ne pas avoir été immédiatement enchantée par l’univers avant d’en avoir ouvert la première page. Ce qui m’a convaincue, c’est l’auteur dont j’avais lu un précédent livre que j’avais beaucoup apprécié. Il m’avait donné envie de le lire de nouveau. Et finalement dès les premières pages, je suis entrée dans l’histoire et me suis attachée aux personnages. En deux mots, pour ne rien dévoiler de cette formidable intrigue, il s’agit de l’histoire d’un migrant syrien arrivé à Calais qui prend sous son aile un jeune enfant soudanais et se lie d’amitié avec un flic français. En dépit de la violence, de la dureté, des souffrances, des horreurs que vivent ces migrants, l’auteur met à nu une très grande humanité dans ses personnages. Deux âmes esseulées qui luttent contre la folie qui les guette, tant face à l’espoir d’une vie meilleure que face au désespoir d’avoir peut-être tout perdu. J’ai aimé cet enfant que la vie n’a pas épargné, et je pèse mes mots. Cet enfant qui a déjà vécu mille vies toutes plus terribles les unes que les autres. Cet enfant qui a malgré tout gardé un sens de la justice. Cet enfant qui sourit à la vie comme personne. Quant au personnage, Adam, ce migrant syrien, j’ai partagé avec lui son amour pour sa famille, ses espoirs, sa détermination, ses peurs, ses peines, sa folie. Il se dégage d’eux une bienveillance hors du commun, un lien de protection réciproque extrêmement fort qui compense d’autres pertes. En parallèle, Bastien, le flic français sort de sa zone de confort à ses risques et périls pour s’aventurer dans des chemins interdits par sa fonction.
Pour écrire ce livre, Olivier Norek, ancien flic lui-même, a intégré cette Jungle pour mieux la comprendre et en appréhender son fonctionnement. D’où la justesse des descriptions, des ambiances ou des comportements. Seule l’enquête policière a été romancée, pour le reste, tout est véritable. Sachons mesurer notre chance de ne pas vivre dans un pays en guerre ouverte, un pays de dictature où la liberté de penser est inexistante, un pays où les enfants tiennent des armes dès leur plus jeune âge.
J’ai beaucoup apprécié découvrir un univers que je ne connaissais pas, ou uniquement par le prisme de ce que les médias veulent bien nous montrer. Autant dire une réalité très subjective. J’ai aimé ce récit qui bouleverse des certitudes parfois inappropriées, qui perturbe le regard que je porte sur le monde et qui implique chacun d’entre nous. Un roman formidable qui réunit cruauté et tendresse, et surtout qui éveille des émotions violentes. N’attendez plus pour en ouvrir la première page, vous serez happés du début à la fin. Et autant vous dire tout de suite que je vous reparlerai d’Olivier Norek et ses autres titres dès que je les aurai lus !
Bonne lecture chers Amis.
Je vous glisse le lien de ma chronique de Surface :
https://laparenthesedeceline.com/2019/07/17/surface-dolivier-norek-un-polar-percutant/
https://e-librairie.e-leclerc.com/ebook/9782749935072/entre-deux-mondes-olivier-norek
La parenthèse de Céline 
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