
Bonsoir les Amis,
Ce premier roman de Fatima Daas est une suite de bribes de souvenirs. Ecrit à la première personne, il est le témoignage de la difficulté à être : femme, algérienne, musulmane et lesbienne à la fois. Fatima a grandi avec deux sœurs aînées et des parents qui auraient préféré n’avoir que deux enfants. Elle est la petite dernière non désirée. Dans cette famille de Clichy-sous-Bois, la religion est plus importante que le dialogue. Quant à la communication avec le père, elle est inexistante. Les coups peuvent même parfois pleuvoir quand l’homme est contrarié.
Fatima grandit en tentant de repousser son attirance pour les filles. Le Coran lui rappelle qu’être attirée par le même sexe est un lourd pêché. L’avouer serait blasphémer. On ne peut être musulmane et homosexuelle. L’imam à qui elle se confesse de manière détournée lui répond ceci :
“Ce qu’elle fait, c’est quelque chose de mal. Elle n’en souffrirait pas si c’était bien pour elle.”
Fatima à qui on n’a jamais appris à aimer, est donc partagée entre l’obéissance religieuse et ses désirs – pas toujours refoulés mais non avoués -. Son adolescence n’est que rébellion et sa vie amoureuse cachée à ses proches. Jamais elle ne sent elle-même, jamais avec les autres non plus, mais toujours à côté.
A défaut d’avoir la force de parler pour révéler qui elle est vraiment – sans quoi elle salirait la famille -, Fatima Daas écrit. C’est donc au travers de ce récit, par ses propres mots, spontanés, bruts et délicats à la fois qu’elle ose enfin. Sans dénonciation, jugement, ni colère, c’est avec pudeur, qu’elle relate la complexité de concilier appartenance religieuse, identité sexuelle et intégration sociale.
Encore un premier roman réussi en cette rentrée !
Belle découverte chers Amis.
Version ebook :
https://e-librairie.e-leclerc.com/ebook/9782882506511/la-petite-derniere-fatima-daas
Version papier :
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