De mon plein gré : un récit taillé dans le vif

Bonsoir les Amis,

Un récit cinglant comme une gifle. Court comme les faits – même s’ils paraissent forcément toujours trop longs pour qui les subit -. 

Une instantanéité qui se lit dans un seul souffle. Une claque pudique pour dire la difficulté à porter plainte, la honte à surmonter, la force à déployer pour prouver son innocence avant même d’expliquer, faire comprendre et réaliser soi-même qu’on est victime. Surtout quand – comme Mathilde -, on a fait entrer l’inconnu chez soi. L’abandon des amis, leur jugement, la solitude comme un précipice et l’envie tenaillante de tomber. La lutte contre ce que les autres prennent comme une nouvelle indifférence à tout, à “la tête dans la lune”. Ce néant qui prend peu à peu toute la place entre soi et les autres.

Puis l’énergie épuisante pour se relever sans jamais oublier. Juste laisser un peu de côté pour avancer. Apprendre à vivre avec un sixième sens. 

Des mots taillés dans le vif, glaçants, cisaillants. Un face à face avec le Major de la police pour dénoncer puis avec un avocat pour préparer sa défense. Mathilde Forget a choisi de faire pénétrer le lecteur au cœur des heures qui suivent l’agression pour mieux lui faire appréhender le choc post-traumatique. Celui qui nous rend robot, cerveau anéanti, focalisé sur des détails sans importance pour l’enquête. Une manière de se détacher de l’horreur traversée. Ici la victime est obsédée par ses ongles sales et son jean réquisitionné comme pièce à conviction. Ce qui semble dérisoire pour la police devient obsessionnel pour elle. Une défense naturelle fréquente.

Un livre très pudique et nécessaire pour mieux comprendre et communiquer avec les personnes victimes de viol. Leur sensibilité, leur mode de fonctionnement, de perception des autres étant biaisés à jamais ; il est indispensable d’appréhender leur langage et leur vision du monde pour réussir à entrer en contact avec elles.

Extrait :

“Le corps est un lieu qu’on ne quitte jamais. Je peux quitter une ville, un pays, une personne, m’en éloigner au moins. Mais lorsque l’événement a lieu dans le corps, en son creux, au fond du ventre, on est condamné à vivre avec.”

Version papier : 

Version ebook : https://e-librairie.e-leclerc.com/ebook/9782246827177/de-mon-plein-gre-mathilde-forget?ac=1 

3 commentaires sur “De mon plein gré : un récit taillé dans le vif

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  1. Comme je connais le sujet. J’ai été violée par mon père avant mes huit ans. Pendant mon adolescence, j’ai subi ces attouchements sous la menace psychologique. Maman ne m’a jamais crue comme d’autres maman comme des femmes agressées comme moi. Je m’en suis sortie toute seule. Hélas, la marque sur le cours d’une vie change la donne. J’ai soixante-dix ans’ j’écoute, je compatis. J’ai lu Le Consentement.
    J’espère que la personne qui a écrit ce livre a pu l’aider à mettre les mots sur tellement de dysfonctionnements. Je le lirai peut-être.

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