The son de Florian Zeller : un film sensible et brillant

Bonjour les Amis,

Ce film est une claque. Une gifle à tous les parents en mal de compréhension face à leurs enfants en dérive.

Un couple qui se sépare. Un fils adolescent déchiré, qui se sent abandonné, jusqu’à perdre le goût de vivre. Voici en quelques mots les ingrédients apparents qui mènent un jeune garçon à une profonde dépression. Mais sans doute existe-t-il en lui d’autres symptômes, ancrés…

Le réalisateur appuie avec brio, là où ça fait mal. Caméra à l’épaule, proche des acteurs, il met l’accent sur le désarroi des parents et bien plus que ça encore. Sur leur détresse. Aussi forte que celle de leur enfant. Il exacerbe leur incapacité à apporter l’aide nécessaire à leur fils. 

Plans serrés sur des visages, des yeux, des attitudes. Florian Zeller laisse entendre des soupirs, des silences fracassants. Des souffles entre des joutes verbales justes et précises. Pas un mot de trop. Pas un inutile. Chaque regard ou battement de cils en dit plus long encore. Une forme de lenteur -et non de longueur- qui incite à la prise de conscience du temps et des émotions éprouvées. Comme un sas de respiration pour les intégrer une à une, tour à tour. 

Il émane ainsi une grande sensation de calme en totale opposition avec la violence prégnante de l’ébranlement qui affecte, pénètre et ronge les personnages. 

Et la spectatrice que j’étais.

J’ai été absolument brûlée, bousculée, remuée au cœur du ventre avec des larmes difficiles à endiguer.

Ce film est suffocant d’humanité, époustouflant de sensibilité. Une œuvre qui ne laisse pas indemne interprétée par des acteurs brillants, Hugh Jackman, Zen McGrath et Laura Dern.Une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre à succès, Le fils, de Florian Zeller dans laquelle le fils était incarné par Rod Paradot et le père par Stéphane Freiss.