
Bonsoir les Amis,
Qu’il est difficile d’écrire une chronique sur ce livre : Malgré, de Colin Lemoine. Il m’a fallu un long temps après avoir terminé la lecture pour trouver les mots. Les bons. Ceux qui adhèrent avec le plus de précision possible à l’idée véhiculée dans ce texte si particulier. A ce qu’il révèle.
Quatrième de couverture :
« Un jour, j’ai eu mal.
Non pas comme d’habitude, comme dans l’ordinaire des jours, ici ou là. J’ai eu mal ici et là, par ici et par là, mal comme on ressent une décousure, insituable. Quelque chose en mon for intérieur s’est déflagré. J’ai alors eu mal pour toujours, à jamais, mal comme se fait la nuit, comme on reçoit l’extase ou la mort, mal comme on aime les jougs, les spasmes et l’ivresse, l’étau qui serre et le bât qui blesse, octobre, pleurer et sa mère, toutes les douleurs exquises. J’ai eu mal pour de bon, comme un chien, comme un chiot. Je me suis alité, surmené en espoirs trahis, perdu dans l’éclatant désastre du corps.
J’ai alors erré dans le grand règlement intérieur.
L’histoire de ce livre commence à compter de ce jour, ignoré. »
Qu’il est difficile de ne pas paraître fade ou primaire face à la richesse du langage de l’auteur. Mes termes et mes phrases ne pourront être déployés avec la même force, la même intensité, ni être reflet de la même majestuosité.
Une voix. Une seule. Celle du narrateur qui décrit la douleur tout au long des pages. Il la présente de manière puissante, juste et si incarnée. Elle est vivante, grouillante, anesthésiante. Arrivée sans raison apparente et jusqu’à une date indéterminée.
Celle qui pénètre, habite et hante le corps. Qui surgit, attaque et hurle sa rage épisodiquement.
Comme celle qui, sournoise et perverse, plane, incandescente, dans cette enveloppe de chair et d’os, pour revendiquer son existence permanente. De façon obsédante. Et à jamais.
La douleur comme un corps étranger, enfoui dans un autre.
Un livre exigeant qui bouscule et intrigue, tout en laissant place à une poésie rare. Un éloge à la littérature et au langage.
Belle lecture chers Amis !
Tu parles bien de ce texte car tu donnes envie de le lire.
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Merci beaucoup ! Objectif atteint alors
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Ton avis est très intrigant et laisse entrevoir la force de l’écriture et de la plume de l’auteur.
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Merci beaucoup !
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