
Bonjour les Amis,
Une famille peu familière des mots. Étrangère à la manifestation des émotions. Statufiée devant l’expression des sentiments. Et pourtant. Chacun est capable d’en éprouver.
Une famille où le verbe est fait de postures, l’élocution de signes, la compréhension sommaire de regards. Mais rien de tout cela ne suffit à une communication fluide, sincère et libératrice.
Ces pensées retenues, ces ressentis réprimés, tout cet enfouissement au plus profond d’eux les isolent un plus chaque jour les uns des autres. Jusqu’à la mort. Presque prévisible à qui sait interpréter certains silences.
Cette perte inaudible, cette disparition inacceptable les plongent dans un gouffre de solitude. Abîme dans lequel s’entrelacent, peine, remords, honte, gâchis. Amour paternel inavoué. Des âmes écorchées vives, des cœurs prêts à éclater, gonflés de mots à évacuer. Au bord de l’explosion.
Laurent Mauvignier excelle dans l’art d’exprimer la solitude, le vide. Le néant si encombrant.
Il use d’une construction stylistique étonnante qui m’a transportée dans les affres de cette succession de monologues intérieurs. Passant des considérations intimes d’un personnage à l’autre, sans préambule. De manière continue, linéaire, infinie…et belle.
Une écriture singulière, ancrée dans une réalité ombrageuse non dénuée d’une forme de poésie.
Je vous souhaite, chers Amis, une lecture poignante.
Je vous glisse ma chronique de Continuer, autre roman de Laurent Mauvigner :
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