
Bonsoir les Amis,
Je me regarderai dans les yeux. Le titre de ce premier roman de Rim Battal, poétesse et journaliste, donne déjà le ton. On y décèle une détermination, un absence de renoncement. Celle d’une jeune marocaine de 17 ans, qui, prise à fumer une cigarette, déclenche une rage féroce chez sa mère. Cette dernière voyant en sa fille la dépravation, lui impose avec brutalité de fournir un certificat de virginité. C’est sur ce soupçon infondé de déliquescence que se rompt alors le lien entre mère et fille. L’adolescente vit cet acte médical comme un viol institutionnel.
Contrainte une fois. Contrainte plus jamais.
La première scène s’ouvre donc, jambes écartées dans les étriers d’un cabinet de gynécologue.
Rim Battal use d’un style fauve, d’une écriture effervescente pour entremêler un système patriarcal désuet et des histoires de premières fois. Un récit où les paradoxes d’une société cohabitent tant bien que mal. Je me suis laissée porter par les désirs de cette jeune fille, laissée embarquer dans sa colère, laissée bercer par sa soif de liberté. J’ai reçu ses coups, ravalé ses larmes et soufflé avec elle quand enfin, la lumière est apparue.
Rim Battal met parfaitement en exergue la difficulté à grandir, à devenir soi, à rêver et se construire comme femme dans un système où les siens nous trahissent. Où l’intégrité du corps féminin est à la fois hissée telle une garantie de pureté pour l’homme et abolie quand il s’agit de la prouver. Un système où le chemin, bien plus que tracé, est imposé. Une profonde ingérence.
Un récit incandescent et plein d’esprit. Criant de vérité.
Je vous souhaite une pétillante découverte chers Amis.
Belle chronique pour un premier roman qui le mérite bien !
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Merci beaucoup
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