Ma voix, ma bête

Ma voix, ma bête.

Dans ma tête se niche ma voix la plus authentique. Celle que personne n’entend, celle dont personne ne connaît ni le timbre, le grain, ni les inflexions. Pourtant elle en possède de nombreuses. De triste ou basse, elle peut devenir pointue ou grave. Lyrique. Tremblante ou profonde.

Plus rarement blanche. 

Elle peut chanter ou pleurer parfois. Rire souvent. De moi, des autres, de la vie. De ses excès ou de ses faiblesses.

Cette voix c’est ma bête. La bête. Celle qui gronde en moi. Celle qui n’est jamais contredite, jamais jugée ou remise en question. Puisqu’elle n’existe pas hors de moi…

La bête qui vogue dans mon esprit, qui cogne dans mon cœur, ou grignote mon ventre. 

Celle que je tais.

Celle que je sais.

Celle que je suis…