Bonjour les Amis,
Hier nous avons appris la mort de Marceline Loridan-Ivens. Camarade de déportation de Simone Weil, elles s’étaient rencontrées au camp de Auschwitz-Birkenau. Née Rosenberg, Marceline Loridan-Ivens s’est éteinte à Paris à l’âge de 90 ans après une vie consacrée à dénoncer la justice et la violence.
Elle avait été déportée en 1944 avec son père. Ce père qui lui avait dit qu’il ne reviendrait pas contrairement à elle. Est-ce ce qui l’a fait tenir face aux horreurs vécues dans ce camp de la mort ? Pendant leur détention, son père avait réussi à lui faire passer un mot qui commençait ainsi : “Ma chère petite fille…” La suite, Marceline l’a oubliée tant elle avait été déshumanisée. Cependant le contenu de ce message semble l’avoir obsédée tout au long de sa vie.
C’est la raison pour laquelle elle a souhaité lui écrire elle aussi. Une lettre, dans un livre intitulé Et tu n’es pas revenu, avec l’aide de l’écrivaine Judith Perrignon.
Hier soir, François Busnel lui a rendu hommage dans son émission La Grande Librairie en rediffusant l’entretien qu’il avait eu avec elle en 2015 à l’occasion de la sortie de son livre. Un entretien très émouvant qui m’a donné envie de découvrir le contenu de cet ouvrage. J’en ai donc commencé la lecture ce matin avant le lever du jour pour terminer à l’aube. Je ne vous en dirai pas plus, il est difficile de résumer des émotions si fortes. Cette lettre à son père est une déclaration d’amour dans laquelle on y sent cruellement le manque et le questionnement de ce qu’aurait été une vie avec lui, vivant. Mais aussi le regret du retour sans lui :
“Mais nous aurions été deux à savoir. Nous n’en n’aurions peut-être pas parlé souvent, mais les relents, les images, les odeurs et la violence des émotions nous auraient traversés comme des ondes, même en silence, et nous aurions pu diviser le souvenir par deux.”
J’ai trouvé cette phrase absolument puissante et intense.
Cette lettre relate aussi des épisodes de la vie dans ce camp. Sa rencontre avec Mengele, celui qui décidait avec son bâton qui méritait la vie ou la mort. Celui qui sélectionnait.
“J’ai tourné au bout du bâton de Mengele, comme à l’arrivée, la sélection encore. J’ai cru mon heure venue…/…”
Ce type de témoignage important nous rappelle juste à quel point nous devrions tous nous dire, qui que nous soyons sur terre, Plus jamais…
C’est un livre très court à mettre entre toutes les mains.
Existe en ebook
A bientôt chers Amis.
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