Bonsoir les Amis,
Je marche seule dans les rues sans but précis. Comme je prends souvent plaisir à le faire à Paris. J’observe tout, écoute tous les bruits, m’imprègne de tout. Le soleil réchauffe mes pommettes alors que l’air est glacial. Je viens de laisser l’Hôtel de ville derrière moi et m’engage dans la rue du Renard pour me diriger vers Beaubourg. J’adore le 4ème arrondissement, la vie y est fourmillante, quelle que soit l’heure ou le jour de la semaine. J’ai déjà arpenté la capitale sur plusieurs kilomètres à pied, c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour profiter de tous ses recoins et en découvrir ses secrets. Le soleil est maintenant face à moi, il m’éblouit d’un coup. Je laisse glisser sur mon nez rougi par le froid mes lunettes de soleil installées dans mes cheveux courts. Je scrute la rue sur ma gauche et aperçoit une place. Je vérifie son nom sur la plaque bleu marine à l’angle de la rue. La place Igor-Stravinsky. Je porte mon regard un peu plus loin et tout au fond je vois un grand mur dégagé sur lequel figure une grande fresque. Intriguée je m’approche de quelques mètres. L’immense visage d’un homme est peint en noir et blanc. Son regard est perçant, ses yeux écarquillés et surtout il pose son index gauche sur ses lèvres. Il me dit Chuutt… La seule touche de couleur sur cette oeuvre de Street Art est une petite flèche rouge sous son œil droit. Je suis comme hypnotisée par ce regard. Par ce qu’il veut me dire aussi. –Ecoute ce qui se passe autour de toi- Ce message, de ma propre interprétation, m’interpelle et j’y suis sensible. J’aime cet art qui égaie la ville et lui apporte fantaisie et légèreté. Il la magnifie. Je reprends ma route, mon esprit bouillonne. Après encore quelques minutes de marche, je m’arrête, m’installe dans un café rue Montmarte et pose sur mon carnet blanc ces mots que je vous envoie ce soir.
Baptisée « Chuutt », cette oeuvre monumentale de 350 mètres carrés, a été réalisée au pochoir par Jef Aérosol, mondialement connu. La petite flèche rouge est la signature de l’artiste. Voici comme il explique son oeuvre :
« Ce geste est une façon de dire : Ecoutez-vous les uns, les autres et une invitation à se poser cinq minutes, à tendre l’oreille à des choses que vous n’avez pas l’habitude d’entendre. La ville, ce ne sont pas seulement les sirènes de police et le bruit des moteurs. C’est aussi les cris des enfants, le chant des oiseaux et la mélodie des langues des touristes, nombreux aux abords du Centre Pompidou », Jef Aérosol.
J’ai effectué quelques recherches et découvre avec plaisir ce message qu’il a voulu faire passer. C’était réussi.
Bonne soirée chers Amis
Votre commentaire