
Bonsoir les Amis,
À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, je vais, une fois n’est pas coutume, vous parler rapidement de mon expérience. Juste pour rappeler que ce que je vais vous raconter ce soir n’a pas pris une ride en dix ans, depuis la parution de ce témoignage. N’importe qui d’autre aurait pu l’écrire ou corroborer mes dires. Les choses bougent sans doute, la parole se libère, et en même temps, trop d’actes abusifs restent tus, cachés, enfouis.
Dans ce témoignage, il est question de l’énergie ardente qu’il m’a fallu déployer pour oser porter plainte pour viol, de la ténacité dont j’ai dû faire preuve pour ne jamais renoncer pendant la longue et douloureuse procédure qui prépare le procès aux Assises. Je ne veux pas entendre parler de courage, je préfère parler de force, dès lors qu’il s’agit de survie, c’est juste instinctif. Pour se protéger soi, protéger les autres et la société.
En écrivant, je voulais surtout souligner qu’on ne doit surtout pas se taire, on se doit de dénoncer le plus tôt possible par les voies légales de la justice. Ne cédons pas à la facilité, c’est-à-dire à la peur – celle des représailles éventuelles, celle du regard des autres…- (même si moi aussi j’ai eu la pire peur de ma vie).
Et si moi j’ai réussi, pourquoi pas vous, pourquoi pas toi ? Se cacher derrière la peur permet l’évitement. Une fuite qui ne règle rien. Une fuite qui mène à l’engloutissement de soi.
J’ai suffoqué pendant de nombreuses années, cherché un air qui n’emplissait jamais pleinement mes poumons, jusqu’à la publication de ce livre il y a dix ans. J’ai retrouvé alors, une sérénité apparente. J’ai réappris à sourire. Pourtant au fond de moi un tsunami gronde. Je ne sais par quel miracle je réussis encore à le maîtriser, à le laisser m’envahir tout en douceur, sans qu’il m’emporte toute entière avec lui. J’ai l’intention de n’en garder que l’essence positive et constructive et la mettre à profit d’un combat qu’il ne faut jamais cesser de mener. Ne jamais renoncer. Ne pas baisser les yeux. J’ai été victime, mais je suis avant tout une femme. C’est ma personnalité qui définit mon identité.
Et non ce qu’on m’a infligé.
J’ai lu votre livre et je pense qu’il a aidé beaucoup de femmes
Merci pour elles
Chaleureusement
Arlette
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Oui tu as eu cette force de dénoncer et de ne pas taire ce qu’on a t’a infligé , tu as gagné ce mérite d’être reconnue pour toi, ta personnalité et d’être simplement Toi. Tu as pu écrire ce livre, oui tu as réussi donc d’autres peuvent suivre ton exemple. Nous sommes fiers de toi. Tes parents.
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Il faut lutter, et lutter encore pour que la parole des femmes, des enfants soit juste entendue ! Votre témoignage est bien évidemment important. L’excellent reportage de Envoyé Spécial et aussi la communication, ratée mais si insultante pour ses victimes, de Nicolas Hulot montre combien il est difficile et long le processus de la prise de parole. Néanmoins, il semble qu’on juste fait un petit pas qu’il ne faut surtout pas effacer en retournant en arrière ! Soyons vigilants !
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Merci beaucoup
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Une telle force intérieure émane de toi , que ce post vient à point dans l’évolution que tu es en train de vivre , dans tes choix , ton positionnement . Bravo pour oser se dévoiler ainsi , tu donnes un superbe exemple de reconstruction à toutes . Avec ma profonde amitié 😘
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Merci infiniment Christine, tu as raison, il n’y a pas de hasard, tout évolue en même temps… et chaque pas en avant en amène un autre également. Tu me connais si bien mon Amie ! Merci.😉😘
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