
Bonsoir les Amis,
Avec Parle tout bas, la narratrice a choisi l’angle de la pudeur pour dire la violence des conséquences d’un viol subi alors qu’elle avait dix-neuf ans. Ce genre de viol aux circonstances rares, c’est-à-dire commis par un inconnu. Contrairement à ce que les médias veulent bien nous montrer dans les lignes “faits divers”, c’est plus fréquemment dans l’entourage proche de la victime que se déroulent ces exactions souvent impunies car peu dénoncées. Ici la narratrice décide de ne pas rester figée au stade de victime, elle avance avec force pour devenir plaignante. Elle nous raconte avec sensibilité et profondeur les différentes étapes qui mèneront au procès auquel elle préfèrera ne pas assister. Elle narre l’indicible avec réserve. Il est des mots qui n’ont nul besoin d’être exprimés pour être entendus. Seuls comptent pour le lecteur la complexité des sentiments, des interprétations, la béance laissée par l’incompréhension parfois, la douleur et le mal-être qui s’accrochent à celle qui a subi. Pour tenter de s’en défaire, pour ne pas conserver cette identité victimaire mais devenir une femme à part entière, elle passe par l’écriture car parler tout bas ne lui suffit pas. Par les mots déposés elle réussit à retrouver une forme d’apaisement. Ces mots salvateurs pour elle, le sont certainement aussi pour d’autres.
Merci donc à Elsa Fottorino pour avoir osé ce témoignage intime et poignant.
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Et oui, la victime est survivante. J’ai lu Le Consentement et
La Familia Grande. D’autres aussi.
Je comprends ta chronique. Cette personne a dû avoir un sacré sentiment de résilience pour vouloir avancer.
J’ai connu l’inceste par un viol petite, ensuite à l’adolescence par mon père, accompagné d’un déni maternel à répétition. J’ai 71 ans et je ne sais si mon témoignage servirait à quelque chose.
Ce que je n’ai jamais éprouvé c’est la honte, ni la culpabilité.
Merci pour ta chronique, je retiens le titre, 😊
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