
Bonsoir les Amis,
Changeons de registre ce soir. Je vais vous parler d’une pièce vue récemment au Studio Marigny (Paris VIIIe). Pour la première fois Richard Anconina devient comédien et joue seul en scène au théâtre. Ses premiers pas sont assurés et réussis, il m’a embarquée avec lui, le flic, dans un thriller haletant et particulièrement perturbant.
Pitch :
“À la permanence du Commissariat, une nuit de garde, Pascal reçoit l’étrange appel d’une femme en danger. La communication est subitement coupée. Prêt à tout pour sauver cette voix dans la nuit, Pascal bascule dans une course effrénée contre la montre.”
Richard Anconina emplit à lui seul tout l’espace de la scène, derrière un standard téléphonique d’où il reçoit les appels d’urgence. Au mur, deux écrans géants qui sont le reflet des ordinateurs sur lesquels il a accès à toutes les informations sur ses interlocuteurs. Leur identité, leur géolocalisation… Seules les rares apparitions de sa supérieure hiérarchique, seuls d’excellents jeux de lumières et le bruit retentissant de la sonnerie du téléphone viennent troubler sa solitude. Celle de sa posture comme celle qu’il ressent face aux décisions cruciales qu’il doit prendre pour aider une femme en danger. Ses mots, ses doutes, ses silences m’ont imprégnée, tout comme le public. J’étais, nous étions, devenus lui. Celui qui semble être la dernière chance. Le sauveur d’un être en détresse. Faisant même preuve d’insubordination pour y parvenir. Richard Anconina parvient à installer une tension grandissante au fil de cette histoire saisissante, pleine de rebondissements.
Une pièce happante jouée avec finesse et précision par un comédien humble aux multiples talents.
* D’après le film original danois DEN SKYLDIGE de Gustave Möller et Emil Nygaard Albertsen, cette pièce est mise en scène par Jéremie Lippmann (nominé aux Molières 2020).
Un excellent moment de théâtre !
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