Dans ce roman, Dominique Dyens m’a laissé une petite place pour me glisser entre la narratrice et Cet autre amour. Sans bruit, dans l’ombre des pages tournées, je les ai observés, enfin la femme surtout. Celle qui raconte comment elle est tombée en amour pour son psychanalyste. Comment son équilibre affectif a été fragilisé par l’histoire d’un amour interdit, fracassant. Cette femme est torturée par son obsession pour cet autre amour et celui de son mari depuis près de trente ans, resté malgré tout absolument intact.
Plongée dans une incompréhension totale sur la raison de cette transgression qu’elle n’a pas vue arriver, elle est écartelée entre souffrance -parce ce qu’amour à sens unique-, culpabilité, fantasme, désir et moments d’exaltation intense. Elle traverse d’abord ces champs d’émotions multiples avec ignorance et naïveté. Puis elle réalise, au fil des séances avec son thérapeute, que cette manifestation est naturelle, voire nécessaire au travail sur soi. Il s’agit du transfert amoureux. Du patient vers le psychanalyste. Un phénomène fabuleux mais perturbant qui implique une dimension affective intense et énergivore.
Dominique Dyens explore avec talent le lien d’une force incroyable et plein d’humanité qui se tisse entre les deux personnages. Elle décrit même cette relation qui s’opère comme “la quatrième dimension”.
Un roman puissant sur le sentiment amoureux, sa ferveur et ses fissures. Cette oscillation entre embrasement et déchirement. Selon. Et un bel éloge de la psychanalyse dans le sens : formidable aventure humaine et intellectuelle. L’art d’aller fouiller au plus profond de soi et faire surgir ce qui doit disparaître ou ce qui doit être mis en lumière.
Je vous souhaite une belle lecture, chers Amis.
La parenthèse de Céline 
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