
Bonsoir les Amis,
Sandrine Roudeix possède ce don pour décortiquer l’intime, le gratter le creuser le chercher, dans le désir comme dans l’affrontement. Avec subtilité, elle analyse minute après minute l’évolution grandissante d’une dispute entre amoureux qui tourne au pugilat. Dans une unité de temps très court, une nuit ; et une unité d’espace restreint, un petit appartement qui dissimule à peine la vie entre voisins ; le récit est découpé en trois actes. Le repli, l’approche et l’assaut.
Une jeune femme née de parents marocains emménage avec un garçon, fils de militaire. Quand la dispute éclate entre eux, le poids des origines, mais aussi celui des mots ou la peur d’aimer s’invitent dans les reproches et les frustrations. Jusqu’à quel moment notre passé, nos racines doivent-ils imprégner vos vies ?
Le rythme est enlevé, les phrases courtes, hachées, les mots juxtaposés. Sandrine Roudeix fait basculer ses personnages de la sensualité à la colère dans une fulgurance qui m’a emportée jusqu’à m’étourdir. J’étais Assia qui hurlait, j’étais Franck qui ruminait. Je passais de l’un à l’autre sans pause, seule la dernière page, le dernier mot ont eu raison de la fin de ma lecture happante.
Vous ne dévorez pas ce livre chers Amis, c’est lui qui vous dévore vous grignote vous avale.
Très belle lecture !
J’en profite pour vous glisser les chroniques des précédents livres de Sandrine que j’ai aimés aussi :
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