
Bonsoir les Amis,
Après son roman magistral Les choses humaines sur la culture du viol, adapté au cinéma par Yvan Attal, Karine Tuil revient avec La décision. La grande romancière choisit cette fois d’embrasser le brûlant et délicat sujet du terrorisme islamiste. Un nouveau coup de cœur pour moi.
Résumé de Gallimard :
“Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays…”
Karine Tuil signe un livre extrêmement bien documenté où rien n’est laissé au hasard. Tant sur le plan technique du métier de magistrat au pôle anti-terroriste de Paris que sur la construction des personnages. Leur identité, passé, personnalité sont passés au crible. L’identification à la juge Alma Revel – l’héroïne – s’installe dès les premières pages. J’étais cette femme qui doit prendre une décision cruciale, pour sa carrière, pour sa nation, pour sa famille. Mais pas seulement. Alma qui traverse des conflits personnels doit en parallèle faire le bon choix pour elle et ses proches. Celui qui la sauvera et la fera renaître. Tout l’enjeu du roman repose sur ces tiraillements, cette dualité que nous impose parfois la vie. Comment prendre la bonne décision ? Sur quels fondements s’appuyer ? Comment rester droit, juste et debout ? Comment croire les dires de celui qui nous fait face ? Comment faire confiance ? Notre instinct doit-il nous guider ou non ? Comment vivre avec la culpabilité d’une éventuelle erreur de jugement ? Doit-on porter le poids de cette culpabilité ? Autant de questionnements intrinsèques, obsessionnels et ravageurs sont ici abordés avec une acuité hors pair. Une fois de plus elle s’intéresse à la complexité des individus, à leur âme sombre, leur vulnérabilité, et à ces points de fracture qui les font basculer. L’attachement de l’écrivaine à s’emparer de sujets contemporains, parfois polémiques, à tout le moins qui éveillent les consciences, est encore une fois parfaitement dompté. Un nouveau chef-d’œuvre commis par une femme passée maîtresse dans l’art d’extraire les intrications de la réalité et les traiter intelligemment pour éclairer le lecteur.
Quoi qu’il en soit, ce sont nos choix qui nous font avancer. Qu’ils soient bons ou mauvais. Même s’ils ont des conséquences dramatiques, ils nous font évoluer.
A découvrir sans plus attendre, chers Amis.
Je vous glisse les chroniques de Les choses humaines :
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