
Bonjour les Amis,
Une fois de plus, j’ai ressenti l’énergie naturelle de Delphine Horvilleur dès le contact de mes mains sur les premières pages de son dernier opus. Il n’y a pas de Aajar. Cette évocation à Romain Gary dans ce titre m’a séduite autant que son autrice.
Delphine Horvilleur brille par son esprit et son humour – juif en l’occurrence -, autant dire que ce texte est aussi malin que drôle ! Elle possède ce talent d’apporter sourire et légèreté au cœur des sujets les plus graves, les plus pesants ou polémiques. Dans ce monologue, car oui c’est bien de cette forme littéraire qu’il s’agit là, elle a choisi de rebondir sur la question identitaire qui occupe une place de plus en plus prépondérante dans nos sociétés. Pour ce faire, elle a imaginé qu’Emile Ajar, le double littéraire de Romain Gary, avait eu un fils. C’est donc lui prend la parole pour déconstruire les idées reçues selon lesquelles chaque être ne possède qu’une seule et unique identité, n’appartient qu’à un seul et unique monde. Or non, chacun peut se réinventer, ouvrir des portes, laisser pénétrer la lumière, entrer dans la peau d’un autre, d’une autre. Chacun peut enfiler plusieurs costumes et jouir de plusieurs vies. En une. Pour le prouver, le narrateur détricote des références bibliques, littéraires et philosophiques. Ce livre est ciselé, affuté, profond et un peu provocateur.
Tout ce que j’aime et que j’espère vous apprécierez autant que moi chers Amis. Avec les livres de cette femme rabbin, c’est chaque fois pareil pour moi : j’ai envie de prolonger la lecture, la reprendre encore et encore afin de la savourer toujours un peu plus, m’en imprégner pour n’en rien oublier, ancrer chaque idée dans ma mémoire, la décortiquer, l’analyser et l’approprier à ma manière. Un livre décidément très intelligent, vibrant et vivant.
Merci chère Delphine !
Bonus : Ce texte est actuellement joué sur scène au théâtre des Plateaux Sauvages à Paris. C’est Johanna Nizard qui entre dans la peau de ce fils imaginaire.
Je vous ma chronique de Vivre avec nos de Delphine Horvilleur. Un petit bijou sur le deuil…
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