
Bonjour les Amis,
Dans ce très court récit, Annie Ernaux nous livre sa relation amoureuse vécue dans les années 60 avec un jeune homme de près de trente ans son cadet. Elle dissèque les sentiments qu’il lui inspire avec une lucidité implacable pour exprimer son rapport au temps. Du simple désir à la conscience de sa domination sur lui de par leur différence d’âge mais aussi par l’écart de statut social.
Ce jeune homme n’est pas seulement celui qui lui rappelle son âge avancé. Il est surtout celui qui la renvoie à sa propre jeunesse, à sa propre vie. A ces périodes plus ou moins difficiles qu’elle a traversées. Il lui rappelle le statut social dans lequel elle a grandi, duquel elle a cherché à s’extraire. Elle comprend alors qu’elle y est parvenue. Elle se voit passée du côté de la bourgeoisie.
A son bras, aucune gêne, aucune honte sous les regards empreints de jugement des passants dans la rue. Une certaine fierté même, mêlée à la crainte du pouvoir des femmes de sa propre maturité sur son jeune amant. Plus que celui des jeunes filles.
Ecrire sur cette histoire lui permet de la matérialiser, de se conforter dans l’idée qu’elle l’a bien vécue.
Un texte sobre, limpide, qui souligne les origines sociales de l’écrivaine.
Mais n’est-ce pas le cycle naturel de la vie ? Quoi qu’il advienne, nos origines, celles qui nous ont construites, ne sont-elles pas pour toujours ancrées en nous ?
Je vous glisse deux chroniques sur d’autres titres d’Annie Ernaux :
Merci beaucoup pour la partage !
J’aimeJ’aime