
Bonsoir chers Amis,
Un grand poète et écrivain que j’affectionne tout particulièrement s’est éteint aujourd’hui. Christian Bobin dont j’aime la beauté des textes, leur petite musique. Une sensibilité rare, une finesse palpable dans chacun de ses mots. Il existe des livres qui vous marquent, qui ne vous quittent jamais, et s’ancrent en vous. Qui deviennent presque votre Talisman…Christian Bobin est pour moi une rencontre. Celle avec un univers, un monde unique, le sien. Mais aussi il est le fruit d’une belle rencontre avec la personne qui me l’a fait découvrir, suivie plus tard d’une autre, avec qui j’ai continué à partager cet amour des mots. Ces mêmes mots qui animent, réveillent et font vibrer. Ceux qui se lisent, s’écrivent, se disent, se chuchotent et s’écoutent…
Plutôt que de vous écrire moi-même je laisse la parole à Christian Bobin en vous proposant quelques unes de ses phrases, extraites de différents ouvrages, qui me touchent profondément.
“ L’écriture c’est le cœur qui éclate en silence”.
Je sens mon visage s’éclairer comme si le livre sur lequel je me penche était une bougie…/..
Je ne vois jamais photographiquement mais en esprit, ce qui est l’exacte façon de voir…/…
Ce qui ne peut danser au bord des lèvres s’en va hurler au fond de l’âme…/..
La lecture est un billet d’absence, une sortie du monde…/…
Tu souris.Même détruite, tu souris…/…
Je me demande ce qui manque à la vie quand la beauté la traverse une seconde. Peut-être rien…/…
Il n’y a que quatre ou cinq événements fondateurs, quatre ou cinq jaillissements de l’absolu. Ton sourire est un de ces événements qui enflamment la nuit où je m’en vais confiant…/…
Ces gens dont l’âme et la chair sont blessées ont une grandeur que n’auront jamais ceux qui portent la vie en triomphe. C’est par les yeux qu’ils disent les choses, et ce que j’y lis m’éclaire mieux que les livres…/…
Je pourrais ainsi vous en citer de nombreuses autres parmi la soixante de titres publiés. Je termine juste par deux passages que j’aime beaucoup.
“Mère, comment as-tu formé ma tête dans le secret de tes entrailles ? Comment, par quels songes jamais dits, as-tu modelé mon cerveau de façon à ce qu’un jour une phrase m’affole et me détourne de mes projets ?” Un bruit de balançoire
“Il y a très peu d’événements dans une vie. Parfois, il n’y a que l’événement de son désastre, de son lent engloutissement dans le désastre quotidien. Ainsi perd-on toutes forces, dans l’impur mélange des jours. Qu’est-ce donc que la vie ordinaire, celle où nous sommes sans y être ? C’est une langue sans désir, un temps sans merveille. C’est une chose douce comme un mensonge.” Le huitième jour de la semaine
Et pour ceux d’entre vous qui aimeraient en entendre un peu plus, rendez-vous sur la page Instagram du formidable comédien Stéphane Freiss qui lit quelques passages, notamment, d’Une petite robe de fête. Une voix juste sublime et envoûtante pour quelques lignes toutes aussi magnifiques.
Christian Bobin est parti rejoindre son ami Pierre Soulages, certainement réunis dans “l’Outrenoir”…
Je reviendrai très vite vous parler de son dernier livre paru en cette rentrée littéraire Le muguet rouge.
Je vous glisse quelques chroniques de livres du poète.
Je vous souhaite de belles lectures chers Amis.
infiniment triste de cette nouvelle!
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Oui mais ses mots resteront en nous…
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